Mi Septembre 2000

Voilà deux semaines que les cours avaient commencé. Et j'étais plutôt satisfaite de moi même. J'avais repris mes repères, trouvé un rythme régulier et sympa pour mes élèves. Les Cours de Métamorphose n'étaient pas les plus simples et McGonagall avait un oeil particulièrement attentif sur la qualité de mes cours. Alors oui, j'étais un peu stressée. Mais plus le temps passait, plus je me sentais à mon aise. Les enfants étaient studieux, à l'écoute, intéressés et cultivés. J'étais même surprise par certains résultats.

C'était une journée ensoleillée. J'aurai pu profiter de mon temps de pause pour marcher dans le parc et exposer mon visage au soleil. Mais je préférais rester au sein du château et me poser dans la salle des professeurs. J'y mettais jamais les pieds. Parce que je détestais devoir parler de mes cours, des élèves ou bien de comment j'appréhendais l'année. C'était toujours les mêmes litanies et ça ne m'intéressais pas. Mais en entrant dans la salle de repos, je la découvris étrangement vide. Pas un chat.

- Parfait !

Je me dirigeais vers la table qui présentait du café et quelques viennoiseries. Je me servis avec plaisir un pain au chocolat et un grand café bien chaud. Et je m'installais confortablement dans un sofa en appréciant la décoration de l'endroit, un brin rêveuse. Puis soudain, la porte s'ouvrit, grinçant sur ses gongs. Mon coeur s'emballa aussitôt et je me relevais d'un bond dans l'expectative de m'enfuir le plus loin possible d'une salve de questions. Mais ce n'est pas un troupeau de professeurs qui fit son entrée, seulement le Maitre des Potions avec qui je m'entendais bien.

- Pylos ! Oh ce n'est que toi ... j'ai cru que j'allais faire face à tous ces professeurs bavards et trop curieux.

Je lui souris et accrocha mes doigts fébriles autour de la tasse de café brûlante.

- Tu vas bien ?

Je l'invitais à prendre place dans le fauteuil en face de moi et m'installais à nouveau dans le sofa. Il était curieusement et incroyablement confortable.

La journée avait commencée avec un cours particulièrement éprouvant, tant pour les élèves que pour Pylos. Car oui, même s'il était plutôt strict comme professeur, il n'en restait pas moins un enseignant voulant la réussite de ses élèves. Alors il parcourait les chaudrons, les uns après les autres, vérifiant que tout était pour le mieux. Et même en restant derrière certains élèves, ils arrivaient à faire des choses improbables. Une masse gluante était sortie du chaudron d'un gamin empoté et l'avait agressé en plein visage lui causant une poussée d'acné poilue. La grande partie de la classe se mit à rire, mais fut rapidement réduite au silence en entendant l'explosion d'un chaudron en étain. Pylos avait fini par renvoyer ces deux élèves de son cours qui n'avaient rien écouté, leur collant un beau Troll par la même occasion.

Le cours suivant n'était franchement pas mieux. Les cinquièmes années avaient beau être dans leur année de BUSEs, ils passaient leur temps à jacasser et à écouter la moitié des consignes. Les résultats furent très peu convainquant et Pylos du employer des mots peut-être un peu fort pour bousculer leurs esprits. Il n'aimait pas voir des gosses de 15 ans sortir de son cours la mine sombre, mais que pouvait il faire d'autre pour se faire comprendre ? Il ferma soigneusement à clé sa salle de classe afin d'éviter les vols. Il avait connu trop de pillages dans sa réserve et l'ancien Maitre des Maisons également. Alors la sécurité était de mise. Il imposa un sortilège de Glue éternelle sur la poignée, afin de piéger le petit malin qui viendrait à tenter de lui voler un seul ingrédient.

Finalement, il monta les escaliers pour rejoindre la salle de repos des professeurs. Un café ... il avait besoin d'un café. En entrant dans la salle de repos, il tomba sur Jeranda. Elle venait de se lever d'un bond, légèrement perturbée de le voir ici. Que faisait-elle de si mystérieux pour être à se point ébranlée par sa présence ? Il préférait ne pas le savoir. Il secoua la tête et lui adressa un petit sourire en coin.

- Et bien ... je ne pensais pas te faire un tel effet !

Il prit place dans un fauteuil en face de sa collègue, puis jeta un sortilège sur la cafetière et une tasse pour qu'elles lui préparent un merveilleux café. Au bout de quelques minutes, la tasse vint à lui comme par enchantement, se posant délicatement au creux de ses mains.

- Je vais bien merci ... enfin, en dehors de ces gamins qui vont finir par me rendre chauve ! Et toi ? Je ne te vois jamais ici ... c'est peut-être la première fois en deux ans. Tu as regardé le planning de tous les profs pour savoir à quel moment tu pourrais avoir la salle de repos pour toi toute seule, c'est ça ? Un brin agoraphobe à ce que je vois.

Il lui fit un clin d'oeil, de nature taquine.