Mes enfants jouaient tranquillement au bord du lac, tandis que mon cher époux les surveillait du coin de l'oeil. Cela me permettait de prendre du temps pour moi, de souffler un peu et d'avancer dans mon travail. Depuis mon installation dans l'hopital d'Alticio, je n'avais pas vu le temps passer. Enfin ... Hôpital était un grand mot. Il s'agissait plutôt du bâtiment standard avec le minimum requis pour effectuer des soins. Je n'étais pas médecin, mais ça manquait cruellement d'infirmière. Et les Alticiens avaient tendance à se blesser facilement lors de la construction de bâtiments ou bien lors des expéditions. Il n'était pas rare de voir les lits se remplir.

Je travaillais étonnement plus qu'à New York, alors que j'avais passé une grande partie de mon activité dans un hôpital prestigieux aux côtés d'un grand chirurgien. J'avais appris tant de choses à son côté ... il me manquait. Mais l'heure n'était pas à la nostalgie.

Après une longue journée de travail, il était temps pour moi de dire au revoir aux derniers patients et récupérer mes enfants. Même si mon mari s'occupaient très bien d'eux, je n'avais jamais entièrement confiance. Que voulez vous, je suis une mère poule ! En passant dans une rue pavée, je tournais la tête vers une petite fenêtre ouverte. Curieux ... avec ce froid persistant, ce n'était vraiment pas judicieux de le laisser entrer dans les chaumières. Mais je reconnus immédiatement la petite tête rousse de Louise. Un sourire s'étira automatiquement sur mes lèvres.

Je passais la tête à travers la fenêtre pour l'interpeler.

- Louise ! C'est moi Ginny ! Comment vas-tu ? Tu ne devrais pas laisser ta fenêtre ouverte ... comment vas-tu faire pour réchauffer ton chez toi après ?

Après avoir refermé la fenêtre, je passais la porte d'entrée. J'avais dans mon sac des petits cadeaux que mes patients m'avaient donné pour me remercier des soins apportés. J'avais envie d'en faire profiter Louise. Elle était comme ma fille et c'était tout naturellement que je lui tendis un paquet.

- Tiens, c'est un patient qui me l'a offert. On l'ouvre ensemble ? Si c'est vraiment bien, je te l'offre ... par contre si c'est inutile, pas la peine de t'encombrer avec.

Un sourire s'étira sur mes lèvres. Cette petite ne devrait pas vivre seule. Certes elle est majeur, mais c'est bien trop jeune de prendre toutes ces responsabilités. La mort de ses parents est une douleur qui s'affiche encore sur son visage. Alors je prends le relais de mère. De manière totalement inconsciente bien évidemment.